Des Couleurs pour la Nuit Blanche
Lorsque Samedi 5 Octobre je vois le post de mon copain Jacques Mateos sur Facebook informant que c’est Cai Guo-Qiang qui est le créateur du feu d’artifice de la Nuit Blanche 2013 qui sera tiré le soir même, je me suis dit que ça devrait valoir le détour ! Ni une ni deux, je vérifie mon matériel, je jette un coup d’oeil sur le net pour avoir quelques « meilleures pratiques » pour photographier un feu d’artifice, et j’enfourche ma moto direction les Quais, au niveau du Musée d’Orsay.
Ah quel bonheur de rouler en moto le soir à Paris !!! Personne ou presque, pas un bouchon et un temps sympa pour rouler, sec / 17°C, sympa pour un soir de mois d’octobre; je laisse donc filer ma BMW 1200 RT tranquillement sur les quais après avoir passé le pont de Saint-Cloud. En 20mn j’arrive sur place, hop, je me gare sur un emplacement 2-roues, exit la galère de l’automobiliste parisien, surtout dans le coin de la rue de l’Université et du Boulevard Saint-Germain !
Bon, je ne suis pas là pour vous parler de bouchon et stationnement mais c’était juste pour dire que la sortie s’annonçait bien 😉 Bref, j’arrive à 22h45, le début du feu étant prévu pour minuit mais Jacques m’avait indiqué que les marches des gradins en bord de Seine accueillant 600 personnes ouvraient à 23h. Il y a déjà un peu de monde mais ça reste gérable; faut dire que je n’aime pas vraiment la foule et ma limite du supportable est généralement rapidement atteinte, même si je connais bien pire que moi en la matière ! (les intéressé(e)s se reconnaitront 🙂 ). Des doubles barrières protègent l’accès aux gradins, sur lesquels quelques professionnels de l’image sont déjà installés avec leur matériel. J’arrive cependant à déployer mon trépied et à me glisser près d’une barrière avec un angle me garantissant une bonne visibilité pour shooter le feu d’artifice. L’attente commence.
Attendre n’est pas mon fort également, je trouve cela tellement inutile ! Pourtant, j’avoue que depuis l’attente de 2h30 pour le spectacle du Cirque du Soleil à Québec cet été, j’ai pris un peu de recul et je me dis que ça peut vraiment valoir le coup parfois ! On poireaute ainsi jusqu’à 23h30 … quand soudain l’équipe de vigiles crée une brèche dans la dispositif de protection : ils laissent entrer les gens pour s’installer; je me glisse rapidement au bon endroit et me fait littéralement aspirer par le mouvement de foule qui converge vers l’étroite entrée créée. On rentre 10 par 10, au rythme des compressions – décompressions issues de cette « masse humaine » … Il est temps que ça se termine pour moi mais heureusement, en l’espace de quelques minutes je me retrouve enfin sur le haut des gradins.
Le plus tranquillement du monde je me dirige vers les pros, déjà affairés à peaufiner leurs réglages de prise de vue. Je déplie mon trépied, ni vu ni connu, et je les gratifie d’un large sourire accompagné d’un « Hi ! » (ah, j’ai oublié de vous dire que c’était tous des Chinois, Cai Guo-Qiang oblige !). Je suis prêt (j’avais réglé mon boitier à l’avance : ISO 100, F/10, AF débrayé et mode Bulb sur le boitier, télécommande infra-rouge dans la main pour travailler en mode start-stop sans toucher le boitier et éviter les flous de bougés qui peuvent venir rapidement sur une pause longue); la deuxième période d’attente commence alors .. minuit … rien … minuit 15 … toujours rien … quand à minuit 32 se pointent alors les VIP de la soirée, Bertrand Delanöe et Anne Hidalgo, gentiment en retard de 30 minutes … mais bon, on leur pardonne, la Nuit Blanche étant sûrement un véritable marathon pour ces gens-là !
Enfin le spectacle commence et ça démarre fort, vraiment très fort ! Pendant une première demi-heure ça part de partout à partir de la barge de 50 mètres de long installée pour l’occasion au beau milieu de la Seine. Le style est vraiment très différent des feux d’artifices que j’ai pu voir jusqu’ici, ce qui ajoute un intérêt supplémentaire.`
La fin de la première partie arrive juste à point nommé afin de nous permettre de reprendre notre souffle ! Malheureusement, la deuxième partie du spectacle n’a rien à voir : des bateaux lumineux avec leur pilote habillé en habit de lumière (ça c’était pas mal !) tournent pendant 1h autour du bateau de l’amour, censé héberger des couples d’amoureux, en balançant quelques fusées éclairantes ici et là : manque de rythme édifiant, répétition à la limite de l’indigestion … bon nombre de spectateurs quittent les lieux avant la fin ! Car, renseignement pris, ça va bien finir et il y a même une suite de prévue ! Bon … je discute avec mes voisins en attendant la fin du supplice, je fais quand même quelques photos mais c’est surtout pour éviter de m’engourdir car bien qu’il ne fasse pas froid, à force d’attendre et de ne rien faire et bien on commence à avoir froid !
Enfin, la punition se termine, et on se dit qu’on va en reprendre plein les yeux pour le dernier acte qu’on espère pas manqué … Manque de bol, c’est pas mal quand même mais ça dure à peine 3 minutes et puis … plus rien ! J’te raconte pas la déception sur le coup ! 1h d’attente pour 3 minutes … Ca sent carrément le foutage de gueule cette histoire-là ! Quand en plus tout se termine sur un magnifique « Sorry », on se dit que c’était prémédité …
Bon, tout se termine bien quand même car je sais que j’ai quelques images sympa et en plus je retrouve Jacques, qui en a fini avec sa cliente. On discute photo pendant une vingtaine de minutes puis je retrouve ma moto et je me rentre tranquillou.