Lorsque la meute se nourrit
La rencontre avec un animal sauvage est toujours un moment fort. Et cette journée de novembre passée au Parc de Sainte-Croix en Moselle n’a pas fait exception à la règle. Cependant soyons honnête : voir des animaux sauvages dans un parc animalier n’est évidemment pas comparable avec le fait de les rencontrer en pleine nature. Pourtant, l’émotion ressentie en croisant le regard d’un loup en train de se nourrir est encore bien présente dans mon esprit 3 mois après !
Ce jour-là, avec 6 autres photographes, nous avions eu la chance d’avoir le parc ouvert rien que pour nous et notre guide nous avait organisé une séance de nourrissage complète d’une meute de loups gris, puis de loups noirs et enfin de loups blancs. La meute de loups gris fut la plus intéressante car composée de sept individus dont le couple dominant.
Après avoir vérifié scrupuleusement plusieurs fois que les soigneurs étaient bien sortis de leur enclos d’environ 1 hectare de superficie après y avoir déposé la carcasse d’un daim en entier, le ballet s’est mis en place, aussi inexorable que s’il s’était déroulé à l’état sauvage.
Tout d’abord, le chef de la meute, reconnaissable aisément à sa corpulence, s’est servi, seul, personne n’osant s’approcher dans un premier temps.
Ce n’est seulement qu’au bout de plusieurs minutes qu’il a consenti à ce que sa fille approche progressivement, tout prenant bien garde de lui montrer sa soumission, puis se serve à son tour. Pendant ce temps, le reste de la meute pris bien garde de rester à distance, observant et attendant son heure.
Une fois terminé, le chef de meute alla retrouver ses congénères qui lui léchèrent le museau en signe de soumission. Ce n’est seulement qu’emmenés par la femelle dominante qu’ils se sont permis d’approcher du reste du daim pour se servir à leur tour. Tous, sauf le dominé de la meute qui, lui, se servira après tout monde et finira les restes. A quatre autour de la carcasse, la lutte fut cependant assez âpre, chacun protégeant farouchement sa part.
Chez les loups noirs Timberwolf les choses se passèrent un peu différemment, chacun prenant son morceau avant d’aller le manger dans son coin.
Quant aux loups blancs, après un round d’observation, le daim fut dévoré en commun, à l’exception du jeune mâle dominé qui du attendre son tour.
J’ai vraiment été impressionné de voir ces animaux magnifiques évoluer à quelques mètres et de ressentir leur caractère sauvage s’exprimer naturellement malgré leur captivité. Leur regard perçant n’est pas un mythe et inspire véritablement le respect.
Massacré par l’homme pendant des siècles et désormais protégé en France, il est impératif de continuer à veiller à sa protection et de tenter de le réintroduire là où c’est possible.